Rêver à Québec :

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Rêver à Québec

Avant d'exercer les tâches d'explorateur, de navigateur, de géographe, de scientifique, de naturaliste, d'ethnologue, Champlain était d'abord un rêveur...

Dès 1617, Champlain voit grand pour la petite bourgade de Québec, composée alors d'une poignée d'individus. Il songeait, il rêvait au développement d'une ville d'importance majeure, de la taille des grandes villes européennes.

Cette ville serait Ludovica, en l'honneur du roi Louis XIII et serait bâtie dans ce qu'on appele aujourd'hui la basse-ville...


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Morale en escalier
29 juin 2006


Une marche à la fois, une journée à la fois.

Que l'on monte ou que l'on descende, il n'y a qu'une façon de progresser dans la Vie: une chose à la fois. Autrement on brûle les étapes, on anticipe, on prévoit le pire, bien souvent à tort. L'anticipation engendre l'angoisse. C'est humain.

Faut seulement se le répéter tous les jours (ouais, c'est pas toujours évident).


L'escalier du Côteau Sainte-Geneviève.


Une entrée à la fois invitante et mystérieuse.





La descente.








Aperçu de la dernière marche, celle qui nous servira à remonter. Un cycliste peut servir de clin-d'oeil, un Plouffe sportif peut-être. Peu importe, la Vie est là, en bas, tout comme en haut.





La chaumière bien restaurée, rue Arago. L'église rhttp://img218.imageshack.us/img218/1921/coteau3tu2.jpgassurante à l'horizon. L'espoir de remonter, de reprendre le dessus. Et voilà la Vie qui reprends son cours, toujours plus haut.





Ben oui, la remontée est plus essouflante. Suffit pourtant d'arrêter de temps à autres. Reprendre son souffle, considérer des étapes selon son gré. Ne serait-ce que pour réfléchir un peu.

Et admettre qu'après tout, la Vie est belle, quand on prend le temps de s'arrêter et d'y penser.

Serge Alain @ 20:37   -- Lien permanent -- 1 commentaire(s)
La Bataille de Sainte-Foy
28 juin 2006


Sainte-Foy connut un rayonnement progressif à partir de la construction du pont de Québec (1917), de la fondation de l'Hôpital Laval (et plus tard, du CHUL), du déménagement de l'Université Laval dans les années '50, de l'établissement de diverses autres institutions et bien sûr, des centres commerciaux Laurier, Sainte-Foy et de la Cité.

Des années '50 à nous jours, elle en vint à se bâtir une réputation de banlieue cossue, voire, de banlieue "snob". Dans un cas comme dans l'autre, cette réputation est un peu surfaite. La mairesse de l'époque, la fillette Plamondon (devenue Madame Boucher, mairesse de Sainte-Foy puis de Québec) y atterrit en très bas âge. Elle ne fit rien par la suite pour résoudre le tiraillement de préjugés associés dans les esprits des gens de la région, entre les origines villageoises (pour tout dire, paroissiales) de Sainte-Foy et cette sorte de mégalomanie caractéristique des villages devenus un deuxième centre-ville prospère et moderne, à la manière des banlieues nord-américaines.

De 1650 jusqu'à 1950, Sainte-Foy a grandit comme un hameau florissant. En ces trois siècles, le soleil s'y est levé au gré de la traite des vaches et du tintement matinal de quelques campaniles...


Puis, à la faveur d'un terreau soudainement propice, le village, installé sur ses hauteurs, a poussé presque comme une ville-champignon. Le bois et le cheval ont fait place à la brique et aux voitures. Les hauteurs ont probablement alimenté certaines mentalités... hautaines.


Difficile de nos jours de se rappeler que cette plaine aérienne fut le théâtre d'une bataille décisive entre soldats français et miliciens canadiens d'une part, et soldats anglais et écossais d'autre part, sur des terres agricoles agrémentées d'un moulin et de quelques maisons d'habitant.



Cela se passa un an après la bataille perdue sur les Plaines d'Abraham en 1759. Sainte-Foy servit de scène à une sanguinaire bataille, la bataille du dernier espoir de la Métropole française en Amérique du Nord.

Le Chevalier de Lévis, victorieux, fut le dernier à espérer un étendard français au large de l'Île d'Orléans. La Capricieuse arrivera cent ans trop tard!







Cette aquarelle de George B. Campion aurait été peinte exactement un siècle après l'événement, soit vers 1860.





À comparer avec cette oeuvre aussi peu contemporaine (1854) du célèbre Joseph Légaré.





Aujourd'hui, un grand parc commémore le sacrifice des soldats tant français qu'anglais, morts sur les hauteurs de Sainte-Foy et enterrés à Québec, près de l'intersection de la rue des Braves et du Chemin Sainte-Foy,


















Dans le vieux presbytère de la paroisse originelle de Sainte-Foy, le Centre d'interprétation historique évoque aujourd'hui le village d'avant, ainsi que la fameuse bataille d'un jour de printemps encore enneigé. Et le... repli qui s'en suivit.


















Serge Alain @ 17:41   -- Lien permanent -- 2 commentaire(s)
Anniversaire éternel?...
27 juin 2006


Cette année, la falaise du Cap-Rouge fête son 475 millionnième anniversaire...


Sans blague, on n'est tout de même pas à un jour près!

Un présentoir à deux pas de la Marina indique que le rocher existe depuis environ 475 000 000 d'années! Sommes-nous capables de concevoir une telle durée à travers notre imaginaire restreint à une vision finie de l'infini?

Cela représente 173 milliards de levers et de couchers de soleil, 346 milliards de marées! Durant ce temps, cette falaise de schiste argileux ne bouge pas, s'érode tout juste...et (probablement le seul événement majeur de son existence) se métamorphose d'île en falaise!... Ah! j'oubliais... il y eut aussi l'apparition de l'Homme.


Ca me rappelle l'histoire que racontait un animateur de radio il y a quelques années. Les Frères lui avait enseigné cette métaphore:

Pour avoir une toute petite idée du concept de l'Infinité, il faut s'imaginer une immense boule de plomb, de la grosseur de la Terre. Sur cette immense boule compacte, une fois par année, une mouche vient se poser quelques secondes, le temps de gratter un peu la surface avec l'une de ses pattes poilues. Or, la question était: après combien de temps la boule de plomb finira-t-elle par s'user complètement, sous l'action de ce frottement?...

Ben justement, l'Éternité, c'est encore beaucoup plus long que ça.


En comparaison, le 400ième de la ville peut paraître bien dérisoire!...
Serge Alain @ 18:36   -- Lien permanent -- 0 commentaire(s)
Horizons quotidiens
26 juin 2006


Briquetage par un beau jour de juin. Rue Jeanne-d'Arc, Côteau Sainte-Geneviève.




Ce qui fait le charme de Québec, entre autres, ce sont ses horizons. D'un peu partout, ciel, montagnes, fleuve, vallées et rivières nous transportent au-delà du quotidien.
Serge Alain @ 19:01   -- Lien permanent -- 2 commentaire(s)
Rue Dolbeau


Veille de Fête Nationale sur une rue paisible.





Rue Dolbeau, faubourg du Côteau Sainte-Geneviève.


Serge Alain @ 18:46   -- Lien permanent -- 0 commentaire(s)
Québec: ville de côtes, d'escaliers...
25 juin 2006


... et de rampes! Plusieurs rues en pente sont en effet munies de rampes d'appui pour les piétons. Elles sont particulièrement efficaces durant la saison hivernale, lorsque les trottoirs sont couverts de glace.
















Ici, à l'intersection des rues Désy et Dolbeau.
Serge Alain @ 15:53   -- Lien permanent -- 0 commentaire(s)
Escalier vers la Pente-Douce


L'escalier menant du Parc des Braves vers la Côte de la Pente-Douce, cette dernière étant le lien ente la rue Belvédère en haute-ville et le quartier Saint-Sauveur.





























Anciennement Côte Franklin, la Ville de Québec renomma cette artère en 1992 selon l'appellation populaire: Côte de la Pente-Douce.
Serge Alain @ 15:31   -- Lien permanent -- 0 commentaire(s)
...et une autre!
23 juin 2006


Je vous avais prédit qu'au retour du soleil, les fêtards reviendraient égayer la Marina de Cap-Rouge.

Voilà donc que la Saison de la Vie a reprit ses droits.





Durant que les hérons se font entendre très tôt le matin dans les marécages voisins et que le Tracel s'enfonce silencieusement dans le Cap depuis 1913, les danseurs, flâneurs et promeneurs de tous âges se recueillent au confluent de la Rivière Cap-Rouge et du Fleuve Saint-Laurent.






Serge Alain @ 08:44   -- Lien permanent -- 2 commentaire(s)
Autre marinade...
22 juin 2006


Si j'y étais déjà allé autrement que dans des films, je rêverais un instant que je me trouve à Marseille.





La Marina de Québec, au Bassin Louise. L'Estuaire. Aboutissement plaisancier et portuaire de la Rivière Saint-Charles dans le fleuve Saint-Laurent. Le Vieux-Québec en tapisserie de fond, toujours avec l'incomparable rue des Remparts.


(il parait que Robert Lepage nous prépare à cet endroit un diaporama ultra-contemporain pour 2008)
Serge Alain @ 19:47   -- Lien permanent -- 0 commentaire(s)
La Marina de Sillery


Cette mini-plage de sable semble inconnue de la plupart des gens de Québec. On la déniche pourtant à deux pas du boulevard Champlain, à la hauteur du Bois-de-Coulonge.





On y accède via le chemin bordé de peupliers, conduisant à un quai en forme de "L". Par grande canicule, il existe peu de meilleurs endroits à Québec pour se rafraîchir!





Je ne suis pas un adepte de la voile ou de la plaisance en mer. Mais j'aime me promener occasionnellement au Yacht Club de Québec, où se trouve cette plage.





Le dépaysement y est au rendez-vous. Si, par ailleurs, vous êtes amateur de navigation... ben vous connaissez sans doute déjà l'endroit!


À l'horizon, derrière la forêt de mâts, le clocher de Saint-Michel de Sillery.


Serge Alain @ 19:08   -- Lien permanent -- 1 commentaire(s)
Mords et remords
21 juin 2006


Amusante mais pathétique citation des années cinquante à propos du fameux tombeau de Champlain:


On a du mal à penser que ses os (Champlain), oubliés, inconnus, restent sous quelque rue de sa belle ville, parmi les égouts et les conduites d'eau. Les camions roulent dessus, les touristes jettent des bouteilles vides sur sa tombe. Il a vécu dans des transes perpétuelles, et dans la mort il ne trouve pas le repos.


Source: Les Cahiers des Dix. Les Éditions La Liberté, Numéro 54, 2000. Article de Marcel Moussette: Un héros sans visage: Champlain et l'archéologie. M.Moussette citait alors Paul Bouchart d'Orval: Le mystère du tombeau de Champlain, Société nationale Samuel de Champlain, 1951.


Ce n'est pas sans rappeler la fameuse légende du Chien d'or...

Je suis un chien qui ronge lo (l'os)
En le rongeant je prend mon repos
Un tems viendra qui nest pas venu
Que je morderay qui maura mordu







Mieux connue à Québec, la légende du Chien d'or tire ses origines d'un bas-relief en pierre orné d'un chien rongeant un os et comprenant l'inscription ci-dessus.

"Cette stèle est intégrée à une maison construite par Timothée Roussel à Québec en 1688. C'est peut-être Roussel ou Nicholas Philibert qui l'a installé. Philibert achète la maison en 1734 et il est possible qu'il ait eu recours à l'image sur la pierre pour protester contre les manoeuvres frauduleuses de l'intendant François BIGOT. En 1871, la maison est rasée pour céder la place à un bureau de poste. La stèle est alors placée dans le portique du nouvel édifice. Les nombreuses légendes liées au Chien d'or sont axées sur la vengeance et se terminent tragiquement."

(Source)
Serge Alain @ 21:43   -- Lien permanent -- 7 commentaire(s)
Bois-de-Coulonge (2)


Le Bois-de-Coulonge est sans aucun doute, comme on me le rappelle, l'un des plus beaux parcs de la région, principalement en raison de ses aménagements floraux et paysagers. Entre autres, on y trouve ici aussi une mini-forêt de rhododendrons.




Au fond du domaine s'offre une autre vue admirable du Saint-Laurent. Tout en bas, la Marina de Sillery et au loin, l'église Saint-Michel.





Quelques pas plus loin, les hostas se multiplient dans une ombre apaisante.





Ce qui fut la maison du "gardien" tout près de l'entrée sur le Chemin Saint-Louis est agrémentée aujourd'hui d'un gentil jardin aquatique chinois (non visible sur la photo, désolé!).


Serge Alain @ 21:01   -- Lien permanent -- 0 commentaire(s)
Le Bois-de-Coulonge (1)
20 juin 2006



Contrairement au Domaine Cataraqui, le parc du Bois-de-Coulonge n'accueille plus les vestiges de la résidence opulente que fut Spencer Wood aux XIXième et XXième siècles.



L'un des propriétaires du XIXième siècle, le marchand Henry Atkinson, s'emploie à l'embellir. Dans les années 1840-1850, Spencer Wood est aménagé de façon à subvenir aux besoins de ses occupants. C'est à cette époque que M. Atkinson s'adonne à des expériences horticoles qui feront la renommée de Spencer Wood en Amérique du Nord et même en Angleterre (source).


L'histoire de ce domaine remonte aussi loin que le Régime français. Elle fut d'abord le c?ur d'un immense domaine forestier qui sera érigé en fief et châtellenie par le gouverneur Louis d'Ailleboust, sieur de Coulonge et d'Argentenay. Puis, de 1854 à 1966, d'autres gouverneurs reprirent le lieu en guise de résidence officielle.

La villa périt par l'incendie un soir de février 1966, ainsi que son locataire de l'époque, le lieutenant-gouverneur Paul Comtois.



Il en reste pourtant quelques bâtiments.



Le poulailler





Les écuries





Le caveau à légumes





L'une des serres dont la végétation s'est emparée





Souvenir d'une ville fortifiée, souvenir d'une ville où la garnison britannique contribua à la prospérité de la petite Capitale d'un grand Empire, les canons font partie du paysage à Québec. Les pièces d'artillerie ont même été exposées à des endroits où ils n'ont jamais été utiles...





On y trouve également un mignon arboretum...


À suivre.
Serge Alain @ 21:02   -- Lien permanent -- 4 commentaire(s)
Percyval Tudor-Hart et Catherine Rhodes
19 juin 2006



Le Premier Péché (tapisserie, oeuvre de Percyval -- sur cette photo apparaissent des descendants de l'artiste).





Si l'on pouvait me donner une image intégrale de l'oeuvre, je la publierais ici avec plaisir.


Faut dire que j'ai manqué beaucoup d'expositions dans ma vie, dont celle-là. Mais bon, on ne peut pas être partout en même temps, tandis qu'on vit sa Vie.


Autre source
Serge Alain @ 20:29   -- Lien permanent -- 2 commentaire(s)
Cataraqui






En attendant sa restauration, le Domaine Cataraqui (2141 Chemin Saint-Louis) constitue à Sillery la seule grande propriété bourgeoise du XIXième siècle à avoir été intégralement conservée, avec sa villa, ses dépendances et ses jardins.








James Bell Forsyth, marchand de bois, la fit construire en 1850. Plusieurs propriétaires se succèdent au cours des ans.


Outre ces vieux bâtiments de ferme attenants, d'autres serres et bâtiments n'ont pas retenu l'attention de mon objectif, vu leur état de délabrement avancé...









Pour le romantisme, retenons qu'à l'automne 1933, Catherine Rhodes, fille adoptive de Godfrey William Rhodes (le dernier proprio à ce moment), reçoit à Cataraqui un télégramme en provenance d'un passager endeuillé de l'Empress of Britain, Percyval Tudor-Hart. De la lignée de la maison royale des Tudor, également descendant d'Aaron Hart, premier Juif à émigrer de manière permanente au Canada, Tudor-Hart connaît Catherine Rhodes pour lui avoir enseigné la peinture à Paris de 1908 à 1911.

Deux ans plus tard, Tudor-Hart épouse, en troisième noce, Catherine Rhodes. Après une vie consacrée à la peinture et à la réalisation de la tapisserie Le premier péché, une saga longue de 35 ans, Percyval Tudor-Hart décède en 1954. Sa conjointe et muse, Catherine Tudor-Hart sera la dernière occupante de la villa et s'éteindra en avril 1972.



Puisque les autorités semblent chercher les sous pour redonner la Vie à cet ensemble historique, en attendant, nos deux amoureux s'ensèrrent inlassablement dans la serre abandonnée...




Serge Alain @ 19:49   -- Lien permanent -- 2 commentaire(s)
Nouvel Age
14 juin 2006


Suite à des épreuves personnelles dont je vous épargnerai le détail (l'objet de ce blogue n'étant pas de se plaindre ou de tenir un journal personnel, des milliers d'autres le font), j'ai pourtant eu une belle discussion avec mon grand frère hier soir.

Nous en sommes venus à aborder le sujet de la spiritualité, comme avenue de libération pour plusieurs maux de notre société, qu'ils soient individuels ou collectifs. Mon grand frérôt et moi ne choisissons pas forcément les mêmes pistes mais je crois qu'en bout de ligne, on se retrouve toujours.

Car nous nous aimons.

Tout cela pour dire que je me suis prélassé une partie de l'après-midi dans mon lieu de prédilection lorsque je passe des instants ardus, la Plage Jacques-Cartier à Sainte-Foy.


J'en ai profité pour me re-situer sur la mappe de l'Univers, dont nous sommes qu'un microcosme, on le répète un peu trop souvent. N'empêche que ceux qui seraient prêts à partir, suivez-moi au quai d'embarquement, Plage Jacques-Cartier (notez les majuscules pour les différents éléments essentiels...).



Ma Spiritualité, donc, je vais la chercher quelquefois dans la contemplation du Ciel et des Arbres, de la Nature en général, ce qui comprends les êtres humains.




Des pensées qui en découlent, je les confronte à ce que je sais de l'Histoire du genre humain (et de la Vision que j'en aie).

J'aime à m'imaginer vivre sous ce même ciel, sous des arbres qui ont été et des Humains qui ne sont plus (ou qui seront, sous de nouveaux arbres). Toute la Relativité de la Vie m'apparaît alors, du moins dans la partie qui seule m'est accessible et compréhensible.





Au-delà de la Vie, l'Univers me parle aussi à travers les pierres, la Terre, toutes ces choses en constante mouvance et pourtant dénuées de Vie (la transformation de la pierre me donne alors une toute petite idée de ce concept qu'est l'Éternité).

Si quête de Spiritualité il y a, la Plage Jacques-Cartier m'offre un oasis inespéré pour la poursuivre. Cet oasis serait-il un mirage? Peu m'importe.

J'essaie de m'imaginer vivre dans le même lieu au XVIIIième siècle ou alors, dans trois cents ans.





***

On a critiqué le règlement y interdisant la circulation en vélo. La grande variété de personnes âgées qui en font leur repère (normal, ils habitent dans les millions de condos des environs) a laissé cours aux remarques parfois mesquines de quelques jeunes qui s'y promènent pourtant pour les mêmes raisons.





Ce lieu est zen, dans le meilleur sens de l'expression. On y vient pour vivre, revivre ou se réconcilier avec la Vie.





À défaut de vélo, ça peut très bien faire l'affaire de s'asseoir en solitaire sur un banc public, fermer les yeux et ouvrir entièrement les oreilles aux quelques vagues éternelles, lancer un caillou pour le faire sursauter, observer les enfants trépigner devant la découverte d'un banal coquillage, pique-niquer avec les amis, rencontrer des gens paisibles ou remarquer un adepte de taï-chi s'exécuter au ralenti à six-heures du matin.

Un lieu de récapitulation. Un lieu de Paix où la Roue retourne d'où elle est venue: à l'Âge de Pierre.

Si vous marchez alors pieds-nus, prenez-garde: c'est glissant.




Il y a pourtant des abîmes où l'on peut glisser sans se faire mal. Ou alors, si peu.

Moi, qui approche de la cinquantaine, j'en ai fait mon sanctuaire. Les oiseaux fous s'y retrouvent, gavés d'un fleuve qui fait rêver à la Haute-Mer.

Ou à une sorte de Nouvel-Âge de la Vie, auquel je ne survivrai peut-être pas.

Comme tous mes Ancêtres, comme mes enfants. Comme les descendants que je ne connaîtrai jamais. Et que je salue pourtant, du haut d'une étoile éternelle ou d'une vague éphémère.
Serge Alain @ 19:48   -- Lien permanent -- 4 commentaire(s)
Hauts et bas d'une Ville
11 juin 2006


Le fait que les quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur ont longtemps été répudiés par plusieurs concitoyens de leur propre ville aurait des origines très lointaines, selon Luc Noppen.

Le virage s'est opéré très tôt dans notre histoire, avant même que la vallée de la rivière Saint-Charles soit véritablement peuplée. Pour tout dire, cette forme de rejet date de la fin du rêve de Samuel de Champlain d'y fonder la cité de Ludovica.

L'installation de Québec comptait déjà quelques institutions administratives et religieuses en haute-ville (le Vieux-Québec actuel) tandis qu'en bas, autour de la future Place Royale, s'étaient rassemblés marchands et artisans. Montmagny, et plus tard, Frontenac, successeurs de Champlain, conserveront ce concept très métropolitain où les autorités se réservaient le haut de la ville. C'est ainsi que naquit à Québec le séculaire clivage entre la haute-ville et la basse-ville... et que le projet Ludovica fut abandonné.

Par le biais de cette vision aristocratique fut érigé l'Hôpital Général en 1692, sur les berges de la Saint-Charles. Frontenac voulut réserver l'Hôtel Dieu en Haute-Ville pour les malades tandis que loin de la ville d'alors, tout en bas, l'Hôpital Général accueillerait:

les aveugles, les paralytiques, les invalides, les vieilles personnes en enfance, les folles, les femmes et filles repenties et autres pauvres pour lesquels ne peuvent estre reçus à l'Hôtel Dieu, qui n'est que pour les malades.

Noppen commente:

Saint-Roch, désigné du nom du "patron des catastrophes" (...) a longtemps subi le poids du mauvais sort et, surtout, de la diffamation".



La vision de saint Roch

(Source)




Le XIXième siècle accentua cette malédiction par la construction de l'Hôpital de la Marine (aménagé plus tard pour les victimes du choléra...) et l'éclosion de quatre incendies majeurs.




Incendie du quartier Saint-Roch, Boulevard Langelier. Le Monde illustré, 5 août 1899.
(Source)


La prospérité apportée par les chantiers maritimes, tanneries, fabriques de chaussures augmentèrent rapidement le nombre d'ouvriers canadiens et immigrants habitant des maisons souvent en bois... mais ne fit rien pour la réputation du quartier. On le considérait toujours malfamé et repère pour des activités illicites, ce qui n'était pas tout à fait faux, du reste.

Même à l'époque du commerce florissant de la rue Saint-Joseph au XXième siècle, on raconte que:

Marchands et bourgeois de la haute-ville, voyant d'un mauvais oeil la subite prospérité de la "Broadway de Québec", ont tôt fait d'ânonner la rumeur: Saint-Roch serait le "repère de petits marchands juifs, rebut[s] d'humanité". Anti-sémitisme et xénophobie ont eu raison de l'urbanité du quartier, dynamique et multiethnique comme le voulait sa nord-américanité: le centre administratif qu'on prévoyait déployer à Saint-Roch s'est déplacé vers la haute-ville qui, toujours, avait pris le quartier pour repoussoir.

Noppen termine ainsi l'épilogue:

On "exorcisa" le quartier juif du centre-ville en y établissant la paroisse Notre-Dame-de-la-Paix; on acheva de "le forcer à déguerpir" en construisant l'autoroute Dufferin-Montmorency qui devait téléporter les banlieusards dans le Vieux-Québec. Le "quartier" chinois, autour du Carré Lépine, connut le même sort (...) comme le percement du boulevard Charest, qui laissa le coeur de Saint-Roch en friche pendant plus de vingt ans..

En dépit de toute ces observations, la renaissance entamée du quartier, "libre comme l'Amérique", jumelée à sa difficile histoire, nous fait hériter d'un joyeux chaos, bien urbain, de formes, de matériaux et de couleurs.









Sources:

L'architecture de Saint-Roch. Guide de promenade. Luc Noppen et Lucie K. Morisset. Les Publications du Québec, 2000.

Québec de roc et de pierres: la capitale en architecture. Luc Noppen et Lucie K. Morisset. Éditions MultiMondes, Québec, 1998.

Luc Deschamps
Serge Alain @ 17:50   -- Lien permanent -- 3 commentaire(s)
Donner à réfléchir

Sous certains aspects, Québec est une ville-dortoir: il fait bon y rêver.

Par son altitude, Québec est une ville aérienne où planer est un plaisir évident.

Avec son look souvent romantique, Québec peut aussi faire perdre la tête... ou stimuler l'imaginaire.

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