Rêver à Québec :

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Rêver à Québec

Avant d'exercer les tâches d'explorateur, de navigateur, de géographe, de scientifique, de naturaliste, d'ethnologue, Champlain était d'abord un rêveur...

Dès 1617, Champlain voit grand pour la petite bourgade de Québec, composée alors d'une poignée d'individus. Il songeait, il rêvait au développement d'une ville d'importance majeure, de la taille des grandes villes européennes.

Cette ville serait Ludovica, en l'honneur du roi Louis XIII et serait bâtie dans ce qu'on appele aujourd'hui la basse-ville...


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Les compagnons de Cartier (2)
09 septembre 2007


Les Iroquois reprochent à Cartier de ne pas leur avoir demandé la permission de s'établir sur les terres qu'ils considéraient leurs. De fait, comme la méfiance régnait dans chaque camp, Cartier délaissa le site de Stadaconné. Cet endroit (aujourd'hui le Parc Cartier-Brébeuf) lui rappelait sans doute son premier hiver douloureux en Amérique (1535). Pour les Iroquois, le fait de choisir Cap-Rouge, d'y construire deux forts à caractère défensif avec des canons et des palissades constituait sans doute un aveu de sa méfiance envers eux. Un aveu aussi de s'approprier le territoire par la force.




Parmi les hommes de Cartier se trouvaient sans doute quelques barbares. Certains ont été graciés de tôle pour s'enrôler vers un monde inconnu, dont ils espéraient peu. D'autres étaient devenus soldats de carrière, ce qui n'excluait pas à l'époque la participation à des atrocités liées aux guerres de conquête, aux guerres de religion ou toute autre entreprise planifiée selon des stratégies commandées par le trône de France.

La traversée vers le Nouveau Monde prit trois mois, durant lesquels ils survécurent à la maladie et à diverses souffrances.

Confrontés à des Indiens plus ou moins crédules, ces individus se seraient défoulés cruellement. Certains d'entre eux, épée au poing, auraient mutilé quelques sauvages, par dépit, en guise de représailles ou par pure méchanceté.

Les Iroquois, déjà méfiants face à cet établissement sans permission, s'en prendront maintenant jusqu'aux humbles charpentiers.





J'imagine l'aube glaciale sur les hauteurs du Cap Rouge, en cet automne 1541. Deux ou trois hommes vont au puits nouvellement creusé ou au ruisseau naturel, question de rapporter un peu d'eau pour la journée. L'un en profite pour uriner dans le bois. Embuscade silencieuse, une douzaine de sauvages leur sautent dessus, leur arrachent le cuir chevelu à l'aide de couteaux que les Français leur avaient donnés.

Toutes les journées qui suivent, puis les semaines, puis les mois se passent dans la crainte de ces assauts imprévisibles, à mesure qu'on s'éloigne du fort encore en construction.

Vengeance des uns, représailles des autres. Les Rouges ne viendront plus porter du bon poisson en offrande aux visiteurs, comme ils le faisaient jadis, à tous les matins. Ceux-ci sont devenus envahisseurs. La cordialité hypocrite, transformée en méfiance a fait place maintenant à la peur et aux échanges de coups de hache et d'épée.

L'hiver sera long. Les autochtones assiègent continuellement les fortifications, avec la méthode de la guérilla. Le bilan du côté des Français: 35 morts.



À force d'espérer les lueurs du printemps, nos charpentiers et nos soldats se décourageront. Quand ils chercheront un camarade dans le bois, ils ne découvriront ultimement que sa tête ensanglantée dans la neige blanche.

Ou lorsqu'à la recherche du sommeil le soir venu, ils n'entendront du fond des bois que des cris isolés, des cris qui ne sont pas ceux d'un hibou ou d'une chouette. Des cris démoniaques de mercenaires dont la forêt est le berceau. Des cris qui leur feront regretter jusqu'à la pire misère de la mère patrie. Cette misère qui les a poussé à embarquer dans cette aventure désespérée en Amérique.

Au nom de Dieu et du roi de France dont ils ne connaissent que le nom, on leur avait dit qu'ils bâtiraient ici un pays promis à la richesse. Peu importe qu'on y ait trouvé or ou diamants, ils voulaient maintenant tous regagner la patrie.


Cartier voulut quand même charger le navire de cette pyrite...










Non, ce pays devra se mériter plus difficilement. Pour le moment, le dernier navire resté en rade au large de Cap-Rouge était devenu l'espoir d'une vie sauve. Bâtir un pays n'était plus leur lot. Survivre ailleurs était ce qui leur restait.


En marchant aujourd'hui sur les hauteurs du Cap Rouge, il me semble entendre encore les échos de toutes sortes de cris sourds, perdus dans les bois, incrustés dans les arbres centenaires.


Des cris de mort, des cris de vie.


Des cris de survie, de part et d'autre.


***


Note sur la source de l'image de l'arbalestrier:


Les soldats de Cartier et de Roberval, bien armés et bien équipés, figurent parmi les «meilleurs gens de guerre» recrutés dans le royaume. Pour l'expédition de 1541, une relation de l'époque mentionne une réserve d'armes de «quatre cent hacqueboutes [arquebuses], deux cent rondelles [rondaches, des boucliers ronds], deux cent arbalestres et plus de mille picques que de hallebardes». Cette réserve est chargée à bord des quatre navires de Roberval et elle s'ajoute aux armes personnelles des soldats. À cette époque, chaque soldat porte un casque en fer et une cuirasse, en plus d'une épée et d'une dague. Il arrive aussi qu'il porte des habits de livrée. Lors de la troisième expédition, il est fait mention d'une livrée blanche et noire, ces couleurs étant non seulement celles de la Bretagne, d'où part l'expédition, mais vraisemblablement celles du roi François 1er durant cette période.
Serge Alain @ 17:34   -- Lien permanent --
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